Avec l’instauration du pass sanitaire, les agents de sécurité sont de plus en plus demandés et le secteur s’inquiète d’une pénurie de professionnels.
Sur le quai des gares, à l’entrée des centres commerciaux ou des hôpitaux, leur rôle est de plus en plus nécessaire. Et pourtant, les agents de sécurité manquent à l’appel. Depuis le lundi 9 août, les contrôles du pass sanitaire sont obligatoires dans de nombreux lieux et la plupart sont assurés par des agents de sécurité. Parfois, les professionnels du métier peuvent même être appelés en renfort… car les salariés des lieux n’ont plus le temps d’assurer les contrôles du pass sanitaire, raconte le quotidien Le Monde.
Sauf que, lors de la crise sanitaire, le métier d’agent de sécurité a déjà été mis à mal. « Toute une partie de la branche a été mise à l’arrêt, notamment la sûreté aéroportuaire et l’événementiel, et le commerce a vu chuter ses besoins d’agents », précise Cédric Paulin, secrétaire général du Groupement des entreprises de sécurité, auprès de nos confrères. Au cours de l’année 2020, 65% des entreprises du secteur ont vu leur chiffre d’affaires baisser de 10%, rappelle une étude réalisée par AKTO.
Depuis le début de la crise sanitaire, le secteur fonctionnait donc au ralenti. Mais désormais, il faut repartir. « Des clients dans le commerce ont pu nous demander jusqu’à 300 agents… Mais aucune entreprise de sécurité ne peut en sortir 300, on est obligé de se partager certains marchés entre plusieurs boîtes tellement on galère à recruter », regrette Ralph Bonan, président d’Abscisse Sécurité, auprès du Monde. Et du côté des clients, les dents grincent. Avec le pass sanitaire, le budget consacré à la sécurité est plus conséquent que la normale. « 30.000 euros par mois et par porte d’entrée », indique Gontran Thüring, délégué général du Conseil national des centres commerciaux. Du côté de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), le coût a été évalué à 450.000 euros pour le mois d’août, car quotidiennement, ses 39 sites ont désormais besoin de trois agents supplémentaires.
La demande explose et l’offre diminue nettement. De moins en moins de personnes décident de se diriger vers le métier. « Les gens ont profité de cette année et demie pour bouger professionnellement, faire le point et se former sur d’autres métiers. Il y a une pénurie structurelle, des pics de demande comme celui-ci ne nous font pas du bien. Et il y a une pénurie supplémentaire, car on est en plein été », répond Cédric Paulin, dans Le Monde. Ce dernier demande désormais une revalorisation salariale du secteur. « Les clients étant contraints d’avoir un coût supplémentaire, ils cherchent à payer le moins cher possible. Mais c’est l’inverse qu’il faudrait faire, comment voulez-vous trouver quelqu’un qui vienne pendant l’heure du déjeuner pour travailler seulement trois heures au Smic ? », conclut-il.
Écrit par Lina Fourneau
Publié le
Sur le site CAPITAL.FR
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